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MDC - Localisation

LA LOCALISATION GEOGRAPHIQUE de la Maison des Cultures


Ouagadougou est une ville ancestrale âgée de plus d'un millier d'années située presqu'au cœur du Burkina Faso.

Sa vocation de capitale ne date pas d'hier.

Elle fut capitale des Nioniosé jusqu'au XIIème siècle avant que les Mossis ne s'y installent et n'en fasse à leur tour leur fief à partir duquel ils allaient étendre leur empire.

C'est une des capitales uniques au monde où aucun cours d'eau ne la traverse pour abreuver ses enfants. Et pourtant les Ouagalais et les Ouagalaises sont de plus en plus nombreux. Jusque dans les années soixante, la croissance de la population de Ouagadougou fut lente et progressive. Après 1960, la ville, devenue capitale du Burkina Faso, abritait 59126 habitants. ( Source : L'extension spatiale de Ouagadougou : un défi à l'aménagement et à l'équipement de la ville - Abdoulaye Yra - Mémoire de fin de cycle - S.D.A.U du 2Grand - Ouaga,1999)

En 1996, la population atteignait près de 800 000 habitants. L'Institut national de la statistique et de la démographie estimait que sa population atteindrait plus de 1 700 000 habitants en 2005.

Explosion démographique totale impliquant une " extension spatiale démesurée " que les politiques et les faibles moyens des institutions n'ont pas su contenir.

Ouagadougou est dans son ensemble fortement déficitaire en infrastructures urbaines (eau, électricité, voirie) et en équipement socio-éducatif (formation sanitaire, écoles, équipements sportifs et culturels…).

On dénombrait en 1996, 8 infrastructures culturelles à caractère public et 7 structures privées, le centre ville concentrant le maximum de ces structures .

( Source : L'extension spatiale de Ouagadougou : un défi à l'aménagement et à l'équipement de la ville - Abdoulaye - Mémoire de fin de cycle )

Pourtant Ouagadougou est en pleine expansion.

L'exode rural a fait de Ouagadougou une ville de migrants originaires des différentes contrées constituant le Burkina, fuyant la sécheresse, espérant trouver du travail ou avoir accès aux services de base (…).

C'est ainsi que les zones non loties s'étendent aux périphéries de la ville. Malheureusement, les conditions socio-économiques des populations sont limitatives de la satisfaction de leurs besoins élémentaires et de l'épanouissement des individus, car le Burkina Faso est un des pays les moins avancés au monde et une grande majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Une culture de la débrouillardise vient répondre à des situations précaires et souvent tragiques que traversent quotidiennement de nombreuses familles.

C'est ainsi que cette installation en zone urbaine perturbe les identités traditionnelles et rurales, héritages des pères et des ancêtres. Bouleversées par l'urbanisation, elles le sont aussi par la mondialisation.

En ville, une identité nouvelle est en marche s'imprégnant d'un patrimoine contemporain fruit de l'histoire moderne et l'ouverture sur le monde. Le vent de la mondialisation bouleverse en effet les identités. Les cultures sont en contact étroit, agissent et réagissent les unes sur les autres, s'interpénètrent ou se rejettent, s'enrichissent ou s'appauvrissent mutuellement, s'affrontent ou cohabitent. Cette mondialisation porte une prédominance occidentale.

C'est ainsi que les modes de vie dans le monde entier ont tendance à s'uniformiser. Les villes (capitales, mégalopoles, oligopoles…) sont particulièrement marquées par cette tendance à l'occidentalisation. Les cultures traditionnelles y subissent une paupérisation due à son urbanisation, car "dans sa dynamique actuelle la ville " dépouille " les communautés rurales avant de les absorber dans l'anonymat "sans mémoire", "sans identité", "sans âme". ( Alpha Oumar Konaré, Ancien Ministre de la Culture et ancien Président de la république du Mali. )

Pourtant, on ne peut être libre sans connaissance de ses racines. Prendre possession de son origine est utile pour se comprendre soi-même et se situer en conscience dans notre monde moderne. Il est donc essentiel que les jeunes citadins s'ouvrent au monde moderne en ayant conscience de leurs racines. Il faut y travailler parce que celles-ci sont structurantes et véhiculent des valeurs positives (respect, solidarité, hospitalité...) qui devraient être les piliers de la ville de demain si on souhaite qu'elle reste vivable.

Ouagadougou n'échappe pas à ces questions identitaires.

Certes le Burkina Faso a su préserver longtemps ses richesses et ses valeurs culturelles, même en ville. Ce pays est en effet un pays enclavé situé à l'intérieur des terres, à l'orée du Sahara. Il a donc suscité moins d'intérêts que des pays côtiers au temps de la colonisation et s'est ouvert plus lentement au monde moderne. Mais depuis une dizaine d'années, ce pays s'est fortement ouvert à l'extérieur, notamment grâce à la volonté politique de ses dirigeants. L'identité de Ouagadougou est en pleine mouvance et la ville, en pleine extension.

C'est ainsi qu'il est essentiel de participer à offrir à Ouagadougou, un visage digne, tourné vers l'avenir et dont la mémoire se dessine à travers ses traits.

L'association veut donc répondre à des besoins spécifiques des populations urbaines (voir projet pédagogique) et contribuer aux côtés des autorités à développer les infrastructures porteuses de projets socioculturels.

La ville est organisée en cinq secteurs assimilés à des collectivités territoriales . Le choix de l'association s'est porté sur l'arrondissement du Boulmiougou, un des ces arrondissements situés à la périphérie de la capitale