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05 Nos amis de Zoula

zoom sur nos amis de Zoula


Je ne pourrais pas préparer cette lettre associative sans saluer tous les amis, en France, des uns et des autres membres de la troupe Zhen Tuwa de leur part. Et vous donner de leurs nouvelles aussi.

Jean-Marc Bazémo va bien. Fidèle à son énergie, il a créé une nouvelle troupe d’enfants dans son village, la troupe Belegnié et continue de se produire de temps en temps lors des manifestations culturelles et associatives. Alexandre et Wenceslas sont rentrés dans la première école de danse ouverte par le Ministère de la culture à Ouagadougou; deux ans de formation au contact du Ballet national pour une certification (CAP) et de nombreux contacts avec d’autres troupes. Fulgence, l’instituteur s’est marié à Zoula. Bapio et André sont tous deux de jeunes papas. Quindis joue toujours de sa guitare ! Pour ma part, je n’ai pas de nouvelles de Sylvain qui n’a pas achevé son année de sixième qu’il avait repris après la dernière tournée.

Chacun a pris le chemin de sa vie d’adulte. Et la troupe est un peu dispersée depuis la dernière tournée. Certains sont à Ouagadougou. D’autres sont au village absorbés par leurs travaux champêtres. Ce qui n’est pas sans poser problèmes d’ailleurs pour les répétitions et les déplacements. Bien que leur volonté soit explicite dans leur désir de devenir une troupe plus professionnelle, il leur reste du chemin pour s’organiser au mieux afin d’exploiter tout ce talent qui nous a tant fait vibrer au cours de leurs tournées. L’association Dunia la Vie-Burkina n’est pas manageur de troupe. La participation de Belegnié puis de Zhen Tuwa à nos projets intervenait bien dans le cadre d’échanges culturels. La troupe a donc son chemin à prendre pour continuer à progresser dans son pays d’abord et peut-être, nous leur souhaitons, dans un cadre plus professionnel à l’étranger. C’est en tout cas ce qu’ils souhaitent. Ils n’ont pas souhaiter poursuivre le développement de micro-projets dans leur village, valorisant une activité économique qui génère des revenus. Non, ils pensent mordicus qu’ils pourront vivre de la danse. Nous pensons, au sein de l’association que c’est une erreur et qu’ils auraient du privilégier des activités liées au monde rural. Développement agricole, coopérative, élevage, maraîchage, transformation alimentaire, savons, beurre de karité, les axes possibles à développer ne manquent pas. Malheureusement, ils n’ont pas accroché, préférant miser sur la danse pour construire leur avenir, malgré le paradoxe d’être en permanence dans les champs ! Nous avons donc décidé de suspendre les tournées d’échanges culturels avec la troupe. Il est en effet essentiel que leur vie soit enracinée dans leur pays et non pas liée à la France et trop liée à l’association comme si nous devions répondre à toutes leurs préoccupations.

Nous les avons donc invités à devenir de vrais artistes dans leur pays. La troupe a donc décidé de se préparer pour la prochaine Semaine de la culture qui se tiendra en février 2006. C’est déjà là-bas qu’ils avaient remporté, enfants, plusieurs fois le premier prix national de la culture dans leur catégorie. Devenus adultes et ayant créé une nouvelle troupe, ils doivent maintenant conquérir une nouvelle place pour se faire connaître sur leur propre territoire. Avant de rencontrer des professionnels qui les fassent alors venir en France dans le cadre de contrats de session. Mais d’ici là, je n’ai qu’un seul mot à leur dire : « TRAVAILLEZ ». Sans travail, leur talent ne sera jamais récompensé à sa juste mesure !

Aux dernières nouvelles, transmises par Alexandre, la troupe s’entraîne depuis le mois de septembre 2004 trois fois par semaine.